La chasse aux mouches est ouverte !
L’arrivée des beaux jours est habituellement synonyme de recrudescence de la population de mouches et moucherons dans les élevages. En effet, ces diptères ont une phénologie saisonnière caractéristique avec une forte présence en été et une faible présence en hiver. Il existe près de 4 000 espèces de mouches réparties en 100 genres. Leur durée de vie est plus ou moins longue selon l’espèce et la température. Le cycle de vie de la mouche est composé de 4 phases avec la réalisation d’une métamorphose complète : l’œuf, la larve, la pupe et enfin l’adulte. A chaque ponte, un femelle peut produire entre 100 et plusieurs centaines d’œufs. Elle peut également réaliser plusieurs pontes successives. Ainsi, une mouche charbonneuse (Stomoxys Calcitrans) peut produire à elle seule 1 500 descendants avec seulement 5 pontes successives de 300 œufs.
L’infestation de mouches et/ou moucherons engendre une gêne insupportable à la fois pour les animaux et pour les éleveurs. De plus, ils peuvent être les vecteurs de maladies, engendrant des pertes économiques majeures en élevage. Des études montrent le rôle des mouches dans la transmission de la VHD « Viral Hemorrhagic Disease”, maladie infectieuse hautement contagieuse et souvent fatale (Sassan A. et al. 1998). De même, les insectes piqueurs peuvent être vecteurs de la myxomatose (Rosell J.M. et al. 2019).
Pour maitriser la population de ces insectes envahissants, la gestion de l’hygiène de l’élevage est fondamentale. Sur une population totale des mouches, seulement 20 % sont au stade adulte. Le reste (pupes, larves et oeufs) est présent dans les endroits humides et oxygéné, souvent dans l’obscurité. Un nettoyage rigoureux permettra, dans un premier temps, d’évacuer mécaniquement environ 80 % de la population L’utilisation couplée d’un insecticide adulticide et d’un larvicide permettra ensuite la maîtrise de la population de mouches adultes.
En conclusion, pour éliminer les mouches de son élevage et limiter les risques sanitaires il faut :
– Agir PRECOCEMENT avant même que les mouches soient visibles en disposant des pièges;
– Limiter les sources d’alimentation (aliments laissés au sol, sous les cages, dans les mangeoires);
– Limiter les zones propices humides en asséchant les fumiers et ou en brassant régulièrement;
– Bien nettoyer au vide sanitaire (élimination des larves);
– Utiliser un larvicide en cas de fosse profonde (avant le recours aux adulticides);
– Utiliser un insecticide (ou insecticide + désinfectant) pour éliminer les adultes au moment du vide.
Sources :
Sassan A. et al. 1998 – Field evidence for mechanical transmission of rabbit haemorrhagic disease virus (RHDV) by flies (Diptera: Calliphoridae) among wild rabbits in Australia
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0168170298000173
Rosell J.M. et al. 2019 – Myxomatosis and Rabbit Haemorrhagic Disease: A 30-Year Study of the Occurrence on Commercial Farms in Spain. https://www.mdpi.com/2076-2615/9/10/780/htm#B3-animals-09-00780
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